Vocabulaire de la sigillographie
PERTUIS
La plupart des sceaux médiévaux devaient, pour être dûment gardés, être attachés à une chaîne dont l'autre bout était rivé à une table ou à un pupitre, au vêtement ou au corps de son propriétaire, à un coffret ou à tout autre meuble.
C'est pourquoi on observe, généralement au revers du sceau, une bellière ou un quelconque passage circulaire ou trilobé où attacher cette chaîne. Ce passage est le plus souvent décrit comme un "trou" ou un "anneau".
Toutefois, le terme exact de ce passage est le vieux mot français PERTUIS. On parle par exemple du pertuis d'une aiguille à coudre.
http://www.cnrtl.fr/definition/pertuis
En plus d'être exact, ancien et charmant, ce terme est plus élégant que celui de "trou", lequel désigne non pas un passage aménagé mais une perte de continuité (un trou dans un vêtement ou sur un parchemin, un trou sur le chemin, un trou dans un mur, un trou de mémoire etc.) due à la malchance ou à la malveillance.
Le terme "anneau", quant à lui, si souvent utilisé, est très inexact, dans la mesure où il désigne une pièce circulaire fine, indépendante ou quasiment (l'anneau d'une bague), et donc généralement mobile. Terme qui ne convient pas pour le passage circulaire aménagé dans la prise de la matrice.
C'est pourquoi nous avons ressuscité, dès les années 2010, ce vieux mot de PERTUIS, ainsi que l'adjectif verbal PERTUISÉ. Par exemple :
« basse arête diamétrale effilée, terminée par un renflement pertuisé ».
« haute prise diamétrale chantournée à deux monts, l'un à simple pertuis, l'autre à pertuis trilobé ».
« prise en pinacle : large évasement hexagonal réuni par trois moulures soutenant un dôme aussi hexagonal, lui-même surmonté d'un quadrilobe à quatre pertuis puis d'un large anneau ».